Voici la dernière lettre que je vous écris du El Salvador. Le 15 août, je vais célébrer la messe d’action de grâces pour le temps que j’ai passé ici. Dans cette action de grâces, je joins aussi votre mission, votre participation par la prière et votre soutien de cette annonce de Dieu, riche en miséricorde.
Quand l’Église se prépare à célébrer l’Année de Miséricorde, proposée par le pape François, dans notre communauté de manière particulièrement intense, nous méditons sur « le plus grand attribut de Dieu ». Cela est encore plus fort pour moi et Felipe qui lui aussi finit sa mission avec Points-Cœur : Dieu dans le mystère de sa miséricorde devient une grande inspiration et sa méditation, un couronnement de toute notre mission. Misericordias Domini in æterneum cantabo ! (Ps 88,2)
Je rends grâce à Dieu pour ce privilège de pouvoir partager avec les frères sa miséricorde.
Je pense aux homélies que j’ai prêchées, avant tout dans notre paroisse María Auxilio de los Cristianos. Dès le début, je me suis rendu compte qu’avant tout, il fallait proclamer Dieu Miséricordieux. C’est une joie et une grâce de pouvoir dire du cœur au cœur : Dieu est miséricordieux, Dieu ne vous abandonnera jamais, Dieu est fidèle à ses promesses, Dios los quiere mucho… Plusieurs fois je restais muet, touché, prenant conscience de la grandeur de la grâce d’être élu à proclamer de manière si simple l’Évangile de Dieu Miséricordieux.
Je rends grâce à Dieu qui m’a permis de participer de près au mystère de sa miséricorde par le service au confessionnal : à la paroisse, au Point-Cœur, dans les assemblées de la communauté Nacidos del Espíritu Santo, dans l’école de notre quartier (Polígono Don Bosco), dans d’autres paroisses, dans des maisons. Dieu est entré dans l’océan de la misère de l’homme, dans son péché, sa souffrance : Il y est entré par tant d’humilité, tant de persévérance.
Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’Il a voulu faire pour les malades de notre paroisse. Pour toute grâce accordée dans le sacrement des malades, pour sa vie partagée dans la Sainte Communion. Moi, je me suis rendu compte aussi combien il est important de visiter les malades et les personnes âgées et que vraiment il suffit peu pour qu’ils puissent se sentir mieux, qu’ils soient réconfortés, consolés. Enfin, je rends grâce à Dieu pour les personnes qui ont pu partir en paix, avec les sacrements reçus aux dernières heures de leur vie.
Je rends grâce à Dieu pour la miséricorde qu’Il a manifestée aux enfants de notre quartier. J’ai pu être témoin de ce grand désir de miséricorde, d’être aimé que les enfants manifestaient en courant à notre rencontre et en serrant leurs bras autour de nos cous. Dieu ne pouvait pas être indifférent à ce cri particulier des enfants, ne pouvait pas ne pas y répondre. Oui, Il a dû manifester qu’Il était leur Père.
Je rends grâce à Dieu pour toute sa compassion miséricordieuse qu’Il a manifestée à toutes les personnes que j’ai pu rencontré au El Salvador — pour tout sourire, tout moment de soulagement — pour que tous se sentent écoutés, voulus, aimés.
Enfin, je rends grâce à Dieu de m’avoir donné de partir au El Salvador et vivre cette mission unique, ce défi de collaborer avec sa miséricorde. Cela sans aucune mérite de ma part. Car moi-même avec tous, j’ai pu expérimenter la miséricorde infinie de Dieu, dans la communauté, dans la paroisse, les personnes rencontrées dans la rue. J’ai pu voir comment l’amour nous rend fort et donne sens à ce que nous faisons : que l’amour est le plus important.
Dieu a voulu que par cette mission, j’apprenne à aimer, à avoir un cœur selon le Sien. Je peux dire que même si je n’en suis même pas à mi-chemin, je connais la direction, j’ai goûté ce que Dieu veut de moi en tant que prêtre et chrétien.
Et tout cela, nous pouvions l’offrir au Seigneur et le couronner tous les jours dans le sacrifice de la Sainte Messe. Tous les jours, nous pouvions toucher Dieu dans le mystère de sa Présence.
Je rends grâce à Dieu pour vous, qui avez participé à cette mission et je vous prie de chanter toujours la Miséricorde de Dieu.
Merci beaucoup ! Que Dieu vous bénisse !
Abbé Szymon — El Salvador
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