Le retour des volontaires roumains

Ces derniers mois ont encore été très riches pour notre communauté. En effet, ils ont notamment été marqués par le retour de deux volontaires roumains, qui sont partis eux aussi en mission avec Points-Cœur. Vicentiu, était parti pour un an et demi en Grèce, pour la création d’une nouvelle maison Point-Cœur à Athènes. A son retour, au cours du mois de mai, il est venu passer une semaine avec nous, avant de retrouver sa famille et ses amis, dans une ville un peu plus à l’est de la Roumanie.

Pali, d’origine hongroise, est revenu de mission début juin et a passé tous le mois avec nous. Il a passé dix mois en Italie, à Naples avec une autre volontaire roumaine, Maria, qui va revenir d’ici quelques jours en Roumanie. Nous attendons avec impatience de faire également connaissance avec elle !

Le Point-Cœur de Deva a une valeur importante pour les volontaires roumains puisque tous passent par là avant de faire leur formation en France. En effet, ceux qui souhaitent connaître Points-Cœur viennent passer quelques jours ou quelques semaines dans notre maison. Ils peuvent alors vivre concrètement du charisme et voir si cela leur correspond, s’ils sont appelés à partir en mission avec cette association ou non.

Cela a été très beau pour moi de faire connaissance avec eux, de les voir au retour de leur mission, de pouvoir partager avec eux sur la vie de leur Point-Cœur. Ils ont pu me raconter leur vie là-bas, leurs différentes activités, parler de la culture de leurs pays respectifs, de la vie en communauté. J’ai pu voir à la fois leur joie de retrouver leur terre natale et en même temps, la nostalgie de leurs amis d’Italie ou de Grèce et de la vie là-bas. Cela a également été pour moi une source de joie de les accueillir dans notre petit Point-Cœur et l’occasion de réfléchir et d’approfondir le sens de ma mission ici.

Tout récemment, Marina, une jeune femme venue de l’autre bout de la Roumanie a fait douze heures de trajet jusqu’à chez nous afin de découvrir Points-Cœur. Elle a également le désir de partir en mission, je la confie donc à vos prières ! Elle s’est très vite adaptée à notre rythme de vie, de prière etc. Le dernier soir, elle nous a également partagé la joie pour elle d’avoir découvert le peuple tsigane d’une nouvelle manière. Elle a su percevoir leur beauté à travers les sourires et la joie des enfants, à travers l’accueil des mamans etc. Une chouette occasion pour moi aussi de réaliser la chance que j’ai d’être reçu par eux de façon si simple et souvent si chaleureuse.

Blandine — Roumanie

« Prenons la route que je connais ! »

Nous avons un ami très intéressant avec qui nous passons souvent du temps ensemble. Nous avons rencontré Kimon dans la rue en revenant à la maison. Il était assis sur un banc tenant une image en criant : « Qui veut acheter mon chef-d’œuvre ?! » Il s’est avéré qu’il vit tout près de chez nous. Sa mère Edith des Philippines, travaille comme médecin, ici à Athènes depuis plus de dix ans ; elle a cinquante-deux ans. Son père est américain et travaille aux USA et vient ici l’été. Kimon a huit ans, va à l’école grecque, aime les mathématiques, le football et aller à la montagne.

Lorsque Edith rentre chez elle après le travail, elle est trop fatiguée pour jouer avec le Kimon, c’est pourquoi nous le prenons parfois chez nous, ou nous allons ensemble au parc pour jouer au football. Parfois, le dimanche sur le chemin de l’église, nous passons par chez eux. Kimon rappelle alors à sa mère qu’il veut sa chemise car aujourd’hui, c’est dimanche ! Edith souhaite aussi que Kimon serve à la messe avec d’autres enfants, qu’il prie et soit attentionné. Les premiers temps, il était très timide et ne voulait pas, et ensuite il a de plus en plus aimé. Il a rencontré d’autres enfants au catéchisme et le mois dernier a fait sa première communion. Il a dit qu’après la confession il s’etait senti très en paix et bon. Maintenant, quand il sert la messe et rentre avec le prêtre et les autres enfants, après s’être incliné, il tourne la tête vers l’assemblée et cherche du regard sa mère avec un grand sourire puis agite la main pour la saluer.

Après la messe, il demande toujours : « Nous allons à la montagne ? Je connais un très bon endroit ! Allons-y ! » En chemin, il y a la tradition d’acheter une crème glacée. Il aime seulement la vanille, de sorte que nous cherchons ce parfum dans différents magasins. Une fois, il avait deux euros et la crème glacée à la vanille coûtait 1,5 €. Il s’est arrêté un instant, nous a regardé avec des yeux tout aimables et a demandé : « Quelle glace voulez-vous, parce que je n’ai plus que que de 50 centimes ? »

Quand nous arrivons au parc et voyons les montagnes — en vérité c’est une petite colline — il commence à courir et à bondir en criant : « Prenons le route que je connais, comme ça cela sera beaucoup plus rapide ! » Nous, nous allons toujours par un chemin sinueux, et lui aime à raccourcir le chemin, juste pour monter. Puis nous arrivons en haut, il s’assied pendant vingt secondes sur une grosse pierre puis nous dit : « Allons-y ! — Où ?— Comment où, sur l’autre montagne ! Vous ne voulez pas ? Vous avez peur ? » S’il y a cinq ou six sommets, nous devrons absolument tous les monter !

Une fois, de retour à la maison de la montagne, j’ai vu à côté de grands cactus des mûres et lui ai donné à goûter. Kimon les a beaucoup appréciées, et nous sommes restés longtemps sous un arbre, en appréciant ces douces baies pourpres. Puis nous avons trouvé des fleurs et nous les avons cueillies pour les mettre dans la chapelle, et Kimon pour les offrir à sa maman. Edith a été très heureuse des fleurs : « Alors ça t’a plu ? Remercie Albina pour la promenade. »  Et lui de répondre : « La prochaine fois, je vais te montrer une autre montagne : je connais encore un plus beau chemin ! »

Comme j’aime ces promenades avec Kimon : j’apprends à voir de grandes montagnes à travers de petites collines, à jouer au foot avec une balle de tennis, à savourer des baies, à sourire en cas de chute, à ne pas prendre de chemins lents mais à arriver directement en haut. Comme c’est bon d’être comme les enfants : sans crainte, sans fatigue, sans hésitation — voir le sommet et sans aucune question, juste y aller. Confiance. Nous avons tous besoin de cette confiance d’enfant, pour aller vers Celui qui est tombé pour nos péchés, est parfaitement monté et est ressuscité pour notre salut. Ressuscité avec l’espérance de la vie éternelle de chacun de nous pour que nous ayons tous un grand objectif : monter au ciel et donc apprécier chaque étape de notre route.

Albina — Grèce

Un dimanche inoubliable

Depuis Pâques, nous nous sommes liées d’amitié avec Mariana et Rodrigo. Un jour, Rodrigo nous demande de lui permettre de se donner dans quelque chose de gratuit pour les gosses du quartier du Point-Cœur. Il veut respirer un autre air que celui intéressé, calculateur et méfiant du monde des affaires où c’est la lutte sans fin. Il organise avec beaucoup d’enthousiasme une journée à la campagne pour deux familles du quartier. Comme il n’a pas de maison à la campagne, il met un de ses meilleurs amis dans la partie. Et voici que dimanche dernier, deux jeeps pleines d’enfants — nous étions quinze — partent à la campagne. La famille qui nous accueille, Fernando et Cristina, se donne tout entier dans cette aventure de Rodrigo. Cela paraissait vraiment insolite d’apparence, deux mondes complètement différents qui partagent un dimanche ensemble. Vous auriez dû voir les visages rayonnants de joie des enfants lorsqu’ils ont réussi à pêcher leur premier poisson (au total, ils en ont péché six !) ou les cris de joie dans les toboggans et tourniquets du parc à jeux. Les parents, Joana et Jesús, paraissaient des enfants, ils s’en donnaient à cœur joie. Fernando et Cristina nous ont ensuite rassemblé autour de la cheminée et ont chanté avec la guitare et leurs magnifiques voix. Les enfants et les grands étaient complètement émerveillés. Je me suis vraiment étonnée de voir combien les uns et les autres ont été heureux et de voir s’écrouler le mur de la lutte des classes durant un si beau dimanche.

Sr Maylis — Argentine