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Points-Cœur, au fil des jours

Archives Mensuelles: mai 2015

« Le miracle » de la vie communautaire à Points-Coeur

30 samedi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Témoignages, Volontaires

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La vie en communauté n’est pas l’élément le plus facile à vivre de la mission. Il est aisé d’être compatissant, patient et charitable avec un pauvre, malade et solitaire, vivant dans une masure. Il est beaucoup plus difficile de faire preuve de ces qualités avec son frère et sa sœur de communauté dont tous les petits défauts nous picotent à longueur de journée. Le grand effort qu’il y a à faire au départ est donc celui d’occulter ce qui agace pour voir le bon et aimer cette personne inconnue hier et devenue aujourd’hui mon frère ou ma sœur. La vie de communauté est un bon lieu pour apprendre l’humilité, pour apprendre à écouter les conseils des autres. Au cours de ces sept derniers mois, j’ai découvert et appris beaucoup. D’un regard parfois critique, notamment à l’égard des habitudes culturelles des autres, à l’opposé de l’éducation que j’ai reçue (ne serait-ce qu’à propos de la façon de se tenir à table), je suis passée à un regard plus ouvert et plus compréhensif. La vie communautaire est notamment basée sur le fait que nous sommes tous là pour la même œuvre, la même mission, et que d’une façon ou d’une autre notre départ a été une réponse à un même appel venu d’en-haut. Ce fait contribue à créer l’harmonie entre nous. Nous prenons conscience que nous ne sommes pas là pour vivre selon notre petite volonté mais pour quelque chose de plus grand et de commun, et cela permet le miracle de la vie commune. Je parle de miracle, parce que dans un contexte « normal », la vie communautaire de quatre filles et un garçon qui ont entre vingt-deux et trente-huit ans et sont de quatre nationalités différentes ne se passerait sans doute pas aussi bien ! Ainsi, la vie communautaire est une belle expérience qui vaut la peine d’être vécue, et je suis heureuse d’avoir rencontré ceux avec lesquels j’ai vécu et ceux avec lesquels je vais encore vivre jusqu’au 18 juillet. S’aider dans les coups durs, accompagner l’une chez le médecin, préparer le plat que préfère celle-là… chaque petit geste du quotidien a du sens, et l’on reçoit beaucoup en servant.

Claire-Marie — Equateur

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Tsunami… ce jour là

29 vendredi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Témoignages, Volontaires

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Il y a une quinzaine de jours, ma mère est venue à Sendai pour une semaine afin de voir ma mission, la communauté et mes amis. Nous avons passé deux jours avec ma fameuse « maman japonaise », Chie. Je lui ai demandé si elle pouvait nous emmener sur un lieu touché par le tsunami. Ce moment-là restera gravé en moi, et je pense pouvoir dire que ma mère est du même avis ! Nous avons eu d’incroyables discussions avec Chie, sur des sujets existentiels et durs. Elle nous a amenées à Onagawa, une ville près d’Ishinomaki (lieu où elle vit) qui a été complètement détruite. Nous sommes allés sur une colline pour avoir une vue d’ensemble, et bien que nous étions à vingt mètres d’altitude, le message suivant avait été gravé par des enfants sur un mémorial : « Si jamais le tsunami revient, ne vous arrêtez pas ici et montez plus haut encore ». Chie me disait que pour les Japonais, le 11 mars 2011 tranche le temps en deux, par un « avant » et un « après ». Lorsque quelqu’un dit « Ano Hi.. » — ce qui signifie « ce jour-là » — tout le monde sait bien sûr de quel jour il s’agit. Cette date est comme marquée au fer rouge dans les mémoires de tous les Japonais du nord. Chie, qui heureusement ce jour-là était à son lieu de travail situé loin de la mer, nous a affirmé qu’elle n’était jamais retournée à son ancien quartier et n’a pas cherché à savoir ce qu’il restait de sa maison. En effet, tous ses voisins sont décédés. Elle qui auparavant adorait la mer ne peut plus la voir sans penser aux personnes perdues. Après le tsunami, l’eau ne s’est pas retirée d’un seul coup et pour les Japonais qui sont très sensibles aux croyances, Chie me disait que cette eau stagnante et en feu semblait grouiller de démons. Les corbeaux également, qui rodaient par centaines au-dessus des eaux, semblaient être les Shinigami (« dieux de la mort ») venus récupérer les âmes. Moi qui connais ces histoires d’esprits et de dieux grâce aux mangas, je suis toujours très étonnée de voir à quel point cette culture est ancrée dans le cœur du Japon. Même un scientifique vous dira de ne pas couper vos ongles au coucher du soleil, car cela pourrait attirer les esprits mauvais.

Mais même si le 11 mars 2011 fut funeste en majeure partie, beaucoup de mes amis m’ont également dit qu’il avait fait mûrir et progresser le Japon. Les gens s’ouvrent les uns aux autres, la femme n’est plus critiquée lorsqu’elle est célibataire parce que l’on pense qu’elle est divorcée ; on sait que la vie est dure pour tous, et on s’entraide du mieux que l’on peut. Les mentalités changent donc, les cœurs se rassemblent, et c’est très beau de voir un Japonais qui n’a jamais confié ses sentiments à personne nous raconter ses petites péripéties quotidiennes et ses émotions du jour. Avec Chie, une de ses amies et ma mère, nous avons parlé de nos croyances, de Dieu, des rêves et des espoirs, de nos familles, des personnes qui nous sont chères, nous nous sommes montrées des photos, faites des promesses… Ma mère est montée sur ses grands chevaux au nom de l’Amour ! Et les filles avaient les larmes aux yeux, simplement touchées par les mots que nous leur donnions. J’ai également emmené ma mère au Kasetsu Juutaku « Maisons Temporaires » pour réfugiés du tsunami. Nous avons ainsi dansé et chanté avec eux, j’ai revu une de mes plus jeunes amies japonaises, nous nous sommes faites chouchouter par ces grand-mères et ce vieux Japonais qui me pose toujours tout un tas de questions trop rapidement et qui nous donnait des sourires à s’en fendre le visage !

Marie — Japon

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« Qu’est-ce que ces jeunes sont venus chercher si loin de leurs pays, de leurs familles, ici à la Ensenada, chez moi ? »

25 lundi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Témoignages, Volontaires

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Junior a une vingtaine d’années, vit avec sa famille dans la rue du Point-Cœur et connaît l’œuvre depuis sa petite enfance durant laquelle il a passé de longs après-midis à la permanence. Depuis ce temps-là, il n’avait jamais remis les pieds au Point-Cœur. Il y a environ trois mois, il a commencé à se rapprocher de nous et à parler avec Veronica (une sœur de communauté). Il nous posait beaucoup de questions très précises sur la foi, sur l’Église, sur les commandements… Nous avons tous les cinq été assaillis par ses questions qui manifestaient une grande soif de Vérité et d’Absolu. La fréquence de ses visites à la maison s’est accélérée à tel point que, durant plusieurs semaines, il était présent chaque jour durant de longs moments. N’ayant pas forcément de réponses satisfaisantes ou convaincantes à ses questions sur la foi et sur l’Église, il a fini par nous regarder vivre, je dirais même plus, à nous contempler dans l’ordinaire de notre quotidien… Je crois qu’il se demandait : « Qu’est-ce que ces jeunes sont venus chercher si loin de leurs pays, de leurs familles, ici à la Ensenada, chez moi ? » Alors qu’il venait avec des questions précises sur la foi, sur l’Église, sur le Christ, je pense que Junior a eu l’intuition que c’est en nous regardant vivre et en vivant avec nous qu’il découvrirait l’Église vivante… Nous avons été appelés par Dieu, envoyés par l’Église à sa rencontre. L’expérience de notre vie est donc l’expérience de l’Église.

La providence a voulu que le père Laurent (visiteur du Pérou) organise avec les sœurs de Point-Cœur une journée spirituelle dans leur maison à Guayabo au sud de Lima. Nous avons naturellement invité Junior comme d’autres jeunes amis. Au début, il ne voulait pas, il avait un peu peur je crois. Puis, il a fini par accepter et il paraissait heureux de ce choix. Durant cette journée qui réunissait plusieurs jeunes amis de la Ensenada, du Point-Cœur de Barrios Altos et de Guayabo, nous avons eu des enseignements sur la prière, sur la célébration de la messe, un partage sur un texte, des jeux… des choses simples finalement. A la fin de la journée, il paraissait heureux mais sans plus. Il était toujours silencieux. Quelques jours plus tard, Junior est revenu au Point-Cœur en qualifiant d’ « événement » cette rencontre du dimanche précédent et en avouant dans une très grande humilité que c’était la première fois de sa vie qu’il « sortait avec des amis ». Finalement, c’était la première fois qu’il avait des amis. Quand je vous dis que la vie ici est intense et qu’il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles pour s’émerveiller de notre mission. C’est comme si nous avions reçu une grâce particulière en quittant notre pays d’origine, nos familles, nos amis, pour vivre cette mission, pour qu’elle soit réellement féconde et que nous puissions en voir quelques fruits.

Adien — Pérou

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« Rahamin » la compassion d’une mère

22 vendredi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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je voudrais vous présenter « Mama », une des mères du Point-Cœur. Elle vit en face de chez nous. J’ai été profondément marqué par son attitude ce jeudi où elle apprend que Jadzia, une de mes sœurs de communauté polonaise doit être rapatriée, suite au décès d’un membre de sa famille proche. Vous n’imaginez pas la détresse de la communauté, la souffrance du cri de Jadzia qui apprend la nouvelle par téléphone… J’étais si démuni : « Que dire ? Que faire ? ». Et voilà que cette femme « Mama » est venu nous rendre visite ce matin-là ; elle était profondément attristée par la nouvelle. Elle est restée là, assise sur son petit banc au coté de Jadzia, en silence. C’est elle qui vivait la compassion. C’est elle qui était là. Elle est demeurée là toute proche de Jadzia pendant quelque temps. A ce moment-là, j’ai pris conscience que cette femme, mais aussi les nombreux amis qui sont venus saluer Jadzia ce jour-là, et peut être tout ce peuple, avaient vraiment beaucoup à m’enseigner sur mon désir de vivre la compassion auprès de ceux qui souffrent. Je me suis souvenu du mot hébreu « rahamin » qui exprime la compassion d’une mère pour ses enfants. Nous avions vu cela en cours, pour percevoir comment Dieu exprimait l’alliance avec son peuple. A cet instant, ce n’était plus qu’un mot, mais un visage, une attitude, une présence…

Guillaume — Sénégal

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Premiers pas chez… « Mother India »

21 jeudi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Témoignages, Volontaires

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J’ai atterri un lundi à Chennai. Dès l’aéroport, je suis accueilli par mes frères de communauté Aymeric et Nicolas, et Jeghant Ana, un de nos amis. Collier de fleur, châle orange… Un peu groggy par le voyage, je retrouve l’Inde, je retrouve « Mother India», je redécouvre un cœur qui bat, un visage qui s’offre, une ville inconnue. Je ferme les yeux un instant, ouvrant grand les oreilles, respirant à plein poumon. Ne pas oublier ! Se souvenir… rien ne pourra effacer ces sentiments, cet instant.

L’Inde vous prend tout entier, généreuse, violente, intransigeante. L’Inde vous accouche comme elle vous surprend.

Dans cette même générosité, dans ce même élan maternel, l’une de nos amies, voisine de maison, j’allais dire, de pallier — tout ici est réduit, simplifié et en même temps amplifié — notre voisine donc, Shri Matti Ama m’accueille à la maison, dans notre Point-Cœur Heart’s Home Mother Teresa. Au sol, dessiné de pigments, un Kôlam ; dans une coque de noix de coco, un peu d’eau teinte de curcuma, jaune et or comme l’alliance du soleil, purifiant ; une flamme tremble sur une feuille… l’eau, la terre, le feu, le vent, tous les éléments sont là pour m’accueillir, une marque sur le front… et la puja est dite. Je peux entrer dans la demeure qui me verra grandir. Je repense un instant aux mères juives qui appellent la lumière au sein du foyer le jour du Shabbat… C’est si beau d’être accueilli par une mère, c’est si beau qu’une mère appelle à moi la lumière…

Icolas — Inde

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Le vieux prêtre et l’Eucharistie

20 mercredi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages, Volontaires

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Père Pieter est un ami incontournable de Vieux-Moulin. D’origine flamande, il a été ordonné comme Père Blanc en 1949 puis envoyé au Rwanda, où il a vécu pendant dix-huit ans. Depuis xxxx, il habite le presbytère de notre village dont il a été le curé pendant de nombreuses années. Il suffit d’entrer à l’intérieur de sa maison pour y découvrir les murs entièrement couverts de portraits de famille, de photos de ses amis de tous horizons et de souvenirs d’Afrique accrochés pêle-mêle çà et là. Ils sont comme autant de témoins de sa vie de missionnaire. J’ai connu le père Pieter déjà pendant mon stage de formation avant l’Argentine, il y a neuf ans. Il était venu dire la messe puis déjeuner avec nous. Et lorsqu’on l’interrogeait sur Points-Cœur, il répondait invariablement : « Points-Cœur, c’est le cœur ! » puis ajoutait : « C’est formidable ! ».

La santé de Père Pieter décline depuis plusieurs années déjà. Johanna, une de ses amies, infirmière suisse allemande, qu’il avait rencontrée au Rwanda quelques années auparavant, a été appelée auprès de lui pour l’aider dans son quotidien et lui permettre de rester chez lui. Il a perdu peu à peu la mémoire, sa présence s’est faite plus silencieuse. Se déplacer est devenu presque impossible et depuis le mois d’octobre, il ne sort plus de chez lui que pour allez chez le médecin, ou parfois pour une balade en fauteuil roulant lorsque le soleil pointe son nez. Johanna, elle, reste fidèle. Elle m’éduque par son dévouement inconditionnel, par son effacement et son attention jusque dans les moindres détails. Nous leur portons la communion chaque jour et chaque fois tout est prêt, le cierge brûle, posé à côté du crucifix sur la petite nappe blanche. Père Pieter semble nous attendre, tout bien habillé et peigné et si parfois on se demande ce qu’il comprend encore de la réalité qui l’entoure, au moment de la communion, il est bien là avec nous et suis chaque parole et chaque geste avec attention. L’autre jour, il a même montré l’hostie consacrée en disant : « Heureusement ! » Ses mots se font rares mais vont à l’essentiel. C’est sûrement cette présence qui attire tant de gens au presbytère. Je pense notamment à Emilie, une jeune fille de douze ans qui habite le village et qui nous accompagne souvent lors de nos visites. Elle qui est un peu râleuse et passe une bonne partie de son temps à se disputer avec sa petite sœur s’y est révélée d’une grande tendresse. Il faut la voir caresser délicatement la main de Père Pieter tout en s’asseyant sur la chaise à côté de lui. J’ai comme l’impression de découvrir à ce moment-là, la « vraie » Emilie.

Alexis — France

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« La mort s’approche, la vie éternelle s’avance » ou une visite à la maison de retraite

19 mardi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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Sûrement vous l’ai-je déjà dit, j’aime beaucoup rendre visite aux personnes âgées de notre maison de retraite toute proche. Et lorsque je ne peux y aller pendant plusieurs semaines, ce lieu m’habite. Je ne peux pas dire que j’y aille en bondissant de joie, non, il faut souvent une décision, faire un pas, mais malgré tout, ce lieu m’attire. Peut-être est-ce parce que dans ce lieu, l’être est premier sur le faire, et la présence ne peut-être que très gratuite. Ce jour-là, je salue Madame R. assise sur une chaise, dans le lieu commun, à la sortie de l’ascenseur. C’est une dame qui est arrivée ici suite à une chute dans ses escaliers. Ce qui m’étonne toujours, c’est de voir combien elle est vivante. Elle a toujours les yeux qui brillent, plein de vie. Elle passe la plupart de ses journées dans sa chambre, à tricoter. Quand elle n’a plus de laine, elle détricote ce qu’elle a tricoté, pour le refaire. J’aime beaucoup passer un peu de temps avec elle. Un jour, elle me dit qu’entendant devant la porte de sa chambre un monsieur geindre, puis crier, elle sort, s’approche de lui, lui prend la main, puis lui demande doucement : « Ça va Monsieur ? Puis-je vous aider ? Avez-vous besoin de quelque chose ? — Il ne m’a pas répondu, ma sœur, mais il s’est mis à pleurer. Et alors, j’ai su qu’il souffrait, qu’il était vraiment seul, et que ses cris montraient sa souffrance. Et maintenant, j’ai dû mal à l’entendre crier, car lorsque je l’entends, je sais qu’il souffre, et je souffre aussi. »

Aujourd’hui, c’est un autre enseignement qu’elle me donne, mais non moins profond, alors que je lui demande comment elle va. « La mort s’approche, la vie éternelle s’avance », me répond-elle. Je suis saisie par la profondeur de cette réponse. Peut-être que ces maisons de retraite, où les personnes âgées, comme elles le disent souvent, « attendent la mort » sont les premiers lieux qui nous rappellent, au fond que « tout est ailleurs » ? Que l’horizon de notre vie est la vie éternelle, quelle que soit notre condition, et que pour entrer dans cette vie, il faut devenir de plus en plus vulnérable. S’abandonner, ou renaître, en quelque sorte… « Les personnes âgées sont nécessaires, mais pas dans tous les problèmes qui affectent notre vie. Nous avons besoin de leur liberté, de la beauté de la vieillesse, du reflet du rayon de lumière qui émane d’elles, de la mort du cœur et de la naissance de l’esprit. Voilà pourquoi il faut commencer très tôt l’ascétisme de la vieillesse, le mûrissement de la vie éternelle. » (Père Schmemann, in Journal d’Alexandre Schmemann)

S. Aurélie — France

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Dona Nininha : « Cette femme a Dieu dans sa maison ! ».

18 lundi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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S’il vous arrive, un jour, de vous balader dans ce charmant quartier de la Coroa da lagoa, vous ne manquerez pas de croiser, ou de remarquer, une petite dame maigrelette qui porte un bob à fleurs sur la tête, et marche avec sa canne d’un bon pas, mais s’arrête à tous les coins de rue pour saluer l’un ou l’autre, prendre des nouvelles de toute sa famille, et donner un mot de réconfort. Vous l’avez surement deviné, il s’agit de Dona Nininha ! Quatre-vingt-huit ans, debout sur ses jambes douloureuses, notre grande dame ne s’arrête jamais. Dans sa maison à trois chambres, entourée d’un jardin où poussent des dizaines d’arbres aux mille vertus, elle s’occupe de sa sœur malade et de sa fille de quarante-sept ans handicapée, neuvième d’une fratrie de onze enfants. Le sourire accroché aux oreilles, elle monte et descend les rues vallonnées de la Coroa, visitant l’un, amenant l’autre à l’hôpital, accueillant le fils de sa voisine dans le besoin… Elle souffre depuis quelques mois de douleurs terribles dans les jambes, mais sa foi et sa bonté sont plus fortes, et elle continue de porter le Christ partout où elle va. En sortant d’une visite chez elle avec mon frère Joseph, venu me voir début février et qui ne comprenait pas la moitié de ce qu’elle disait, celui-ci me dit : « Cette femme a Dieu dans sa maison ! ». Toutes les nuits, elle se réveille à 3h du matin pour prier le chapelet à Nossa Senhora Aparecida, la patronne du Brésil. Lorsque nous lui conseillons de rester un peu tranquille chez elle, pour se reposer et ménager ses pauvres jambes, elle répond : « Je peux encore marcher et ce qui me fait vivre, c’est d’aller voir les gens, alors je continue ! » A chaque fois que je croisais Dona Nininha, une joie immense m’habitait. Elle est l’exemple incarné du don total de soi aux autres qui est le fruit d’une union intime avec le Christ.

Hortense — Brésil

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Une visite de France pour révéler la richesse de la mission

16 samedi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Témoignages, Volontaires

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J’ai eu la chance de faire la rencontre de trois filles françaises : Marine, Audrey et Diane venues à Dakar pour un mois faire un stage à la pouponnière. On les a d’abord reçues une fois au Point-Cœur. Je leur ai cuisiné un « mafé », plat typique à base d’arachides ! J’ai senti au fond de moi la richesse de ma mission. On a parfois besoin d’un regard neuf extérieur pour prendre davantage conscience de la beauté du quotidien. Je les voyais s’émerveiller de chaque enfant, de chaque pièce de la maison. Leur soif de connaître notre mission m’a confirmée l’amour que j’avais pour ce peuple, ce pays, cette culture et ma communauté bien sûr ! Elles me disaient : « On se sent bien ici, on se sent chez soi », ou encore : « Allez Domi, raconte nous encore ton quotidien, d’autres anecdotes, allez ! ». Leur émerveillement a déteint sur moi lors de notre deuxième rencontre.

Domitille — Sénégal

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« Ah, les Points-Cœur, vous êtes mon rayon de soleil ! »

15 vendredi Mai 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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La veille de mon départ pour la Bretagne, je reçois un coup de téléphone. À l’autre bout du fil, une dame m’explique que sa maman, Yolande, est internée à l’hôpital psychiatrique de Villejuif. Ayant eu mon numéro par je ne sais quel biais, elle me demande si je peux lui rendre visite. Je n’ai jamais mis les pieds dans l’hôpital et j’imagine que c’est un lieu de grande souffrance. Mes sœurs de communauté y sont déjà allées et par leurs échos, j’ai compris qu’en ce lieu se vivait une grande détresse. Quelques jours après, nous nous décidons à rendre visite à Yolande. Nous entrons dans une unité, et sans trop savoir à quoi elle ressemble, je demande aux personnes face à moi : « Yolande C. est-elle là ? ». À ma question, une dame devant son Scrabble sursaute, se lève sans ciller, et nous rejoint : « C’est moi ! Venez par là, nous serons plus tranquilles ». Je suis étonnée, c’est comme si elle nous attendait depuis toujours. D’ailleurs, Yolande semble se méprendre car elle est persuadée me connaître. Elle me confond avec une ancienne volontaire du Point-Cœur. De fait, elle avait déjà été visitée par la communauté l’an dernier, lors de son premier séjour à l’hôpital. « Ah, les Points-Cœur, vous êtes mon rayon de soleil ! », nous dit-elle. J’ai l’impression de la connaître depuis toujours alors que je la vois pour la première fois. Autour de nous, la vie continue. Une dame attend devant le téléphone, espérant une sonnerie qui viendra quinze minutes plus tard. D’autres personnes déambulent. Yolande nous parle de sa vie, de son mari qui l’a quittée il y a des années pour un homme, de ses deux filles qui sont loin, de la solitude qu’elle n’a jamais supportée ; c’est d’ailleurs celle-ci qui la fera sombrer dans la dépression. Yolande n’est pas malade, elle est seule. C’est cette solitude qui lui fait chercher sans cesse une compagnie. Je suis particulièrement émue quand elle nous dit : « Vous savez, ma mutuelle me permet de venir un mois par an à l’hôpital psychiatrique. Pour moi, c’est un vrai repos ». Yolande y est restée finalement deux mois et elle est maintenant rentrée chez elle. La dernière fois que je l’ai eue au bout du fil, elle me disait : « L’hôpital me manque beaucoup. Là-bas au moins, j’avais des personnes à qui parler. »

Anaïs — Villejuif

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