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Points-Cœur, au fil des jours

Archives de Catégorie: Fiorettis des Points-Cœur

« Parce que je suis seule à la maison, je n’ai pas d’amis à qui parler. »

12 mercredi Oct 2016

Posted by pointcoeuraufildesjours in Amis, Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages

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De P.N.

 Bonjour,

Les amies étrangères (=non thailandaises) qui viennent me voir à la maison venaient déjà voir Yay, ma mère, qui a été malade pendant 1 an et demi, qui ne pouvait pas marcher, ni bouger, ni rien. Une fois, avec la communauté de Ana Thuy, elles ont emmené ma mère chez l’acupuncteur et elles l’ont fait remarcher. J’étais très heureuse, je ne savais pas comment les remercier. Ensuite, après cela, elles sont venues me voir souvent, nous discutons à la maison. Chaque fille qui venait voir ma mère est une bonne personne, chacune d’entre elles. Et quand il est temps pour elles de rentrer, je ne veux pas les autoriser à rentrer, mais il semble que ce ne soit pas possible! Chaque personne a … donc elles doivent rentrer et les amies étrangères viennent me dire que dans une semaine elles s’en vont. Mais elles ne vont plus revenir en Thailande. Mais je demande est ce qu’il va y avoir une nouvelle? Les amies étrangères me répondent oui! Il va y avoir une nouvelle amie étrangère qui va venir. Et je suis alors très heureuse que l’amie étrangère vienne. Parce que je suis seule à la maison, je n’ai pas d’amis à qui parler. Avant il y avait ma mère qui était amie mais maintenant elle n’est plus là. Mais je suis heureuse qu’il existe les amies étrangères qui alternent pour venir me voir à la maison, pas tous les jours, une fois par semaine. Je suis déjà heureuse. Au début je pensais que quand ma mère ne serait plus là, elles ne viendraient plus me voir… mais non! Mes amies étrangères ont continué à venir me voir comme d’habitude. Aujourd’hui, j’ai des amies étrangères qui s’appellent PouNam, Oy, Nampyyng, et Natali. Si un jour, il est temps pour elles de rentrer, il va y avoir une autre amie étrangère qui va venir et je lui dirai: à la maison, je suis heureuse d’accueillir chacune!

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Mauro, l’ami qui vient chercher un regard de miséricorde

05 lundi Oct 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages, Volontaires

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En face de la maison du Point-Cœur, vit Mauro avec sa femme Carol et leurs deux enfants, Juan et Angel. La maman de Mauro, Dona Juana, âgée de quatre-vingt ans a un caractère tenace. Sa boutique est la seule dans le quartier qui vend de l’alcool et des cigarettes. Son fils, Mauro est alcoolique, mais elle ne pense même pas à cesser de vendre cette substance mortelle pour son fils. Lorsque Mauro est ivre, Dona Juana ne lui permet pas d’entrer dans la maison, alors il frappe à la porte de notre Point- Cœur, demandant la possibilité de passer la nuit dans la cour devant la maison (car rue est trop dangereuse). Les visites de Mauro causent toujours des troubles dans mon cœur. Il me semble que lorsque nous le laissons dormir à la maison, nous ne l’aidons pas à se libérer de l’alcoolisme et je me sens mal. Mais quand je pense que si nous refusons de l’accueillir, je me sentirais coupable qu’il ait à passer la nuit dehors. Je craindrais que quelque chose lui arrive. Face à ce combat de raisons diverses, l’Évangile peut sembler si simple : nourrir les affamés, accueillir l’étranger. Dieu ne pose aucune question. Il ne tient pas compte des possibilités qu’il a déjà données à l’homme. Il ne donne pas la miséricorde seulement quand il y a une chance de progrès. (…)

La simplicité du cœur de Mauro me ravit. Il vient à nous pour demander de l’aide, étant dans l’état le plus honteux. Il sait qu’il ne sera pas blâmé ici. Une fois, il m’a dit que seulement au Point-Cœur, il a des amis qui le connaissent et ne le rejettent pas. Je pense que notre ami Mauro vient chercher non seulement un hébergement, mais un regard plein de miséricorde, de foi divine dans son humanité et sa dignité… Quand il reste chez nous pour la nuit, après le réveil, il se lave toujours le visage et puis il s’en va à la chapelle. Il se met à genoux, baisse la tête et murmure : « Seigneur, prends pitié de moi »

Un des moments les plus beaux de ma mission fut un dîner où nous avons invité Mauro, Carol et leurs deux fils. Mauro est venu sobre, habillé de façon festive et rempli de fierté ! Sa dignité habituellement blessée, ce jour-là, brillait avec la joie d’avoir sa femme, ses fils et de l’amitié qui nous unit.

Nina — Honduras

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Le rendez-vous à Jésus

25 vendredi Sep 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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Une permanente vivant à la Fazenda (Brésil), nous raconta son expérience vécue il y a quelques mois. Une mère de famille, qui avait été accueillie pendant de nombreuses années, a décidé de retourner vivre dans la ville la plus proche. Elle a emmenée ses trois enfants qui au bout d’un certain temps ont du aller dans une institution. Cependant, sur leur demande, ils reviennent de temps en temps à la Fazenda. Elle nous expliquait qu’un soir après la prière, elle entendait encore les enfants chuchoter dans leur lit. En ouvrant la porte, elle les trouva tout confus. Elle leur demanda ce qui se passait et pourquoi ils ne dormaient pas encore… Ils lui répondirent qu’ils priaient pour leur maman et que c’était elle qui le leur avait enseigné ! Et chaque soir, ils se retrouvent pour ce rendez-vous à Jésus.

Fazenda do Natal — Brésil

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Yay Samniang et la Sainte Vierge

23 mercredi Sep 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Consacrés Points-Coeur, Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages

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Je voudrais vous partager l’histoire d’une grande amie, qui a été très proche et qui est décédée le 31 Juillet dernier. Je vous avais déjà parlé lors d’une de mes précédentes lettres : yay Samniang.

Elle était véritablement devenue notre grand-mère, et, comme nous la visitions tous les jours, elle était aussi au centre de nos conversations, soucis et prières. Sa dernière année fut douloureuse et elle vivait dans beaucoup d’angoisses. Elle disait souvent qu’elle pensait à la mort. Elle devenait de plus en plus fragile physiquement et son besoin de présence se faisait de plus en plus criant.

Elle criait nos noms jours et nuits, au grand dam de ses voisins. Elle voulait s’assurer que nous pouvions l’entendre, que quelqu’un entendait son cri. Lors d’une visite, je m’affairais à m’occuper d’elle, la nourrissant, la baignant, etc. Puis je m’asseyais quelques minutes et lui demandais si elle se sentait mieux. Elle me répondit : « Maintenant ça va, car tu es là, tu ne bouges plus, tu restes avec moi, et nous sommes amies. »

Son chemin m’a souvent bouleversée. En juin, nous étions parties une semaine en retraite et l’avions alors confiée aux bons soins d’un volontaire d’un autre Point-Cœur, de passage en Thaïlande. Yay Samniang s’est beaucoup attaché à lui, et lui avait donné un beau nom thaï, Somchai. Lorsqu’il est reparti, elle a pleuré son départ. Sa fille lui a reproché de s’attacher ainsi et de nous aimer tant puisque visiblement cela la conduisait à « pleurer toute seule ». Yay m’avait rapporté ces mots. Mais n’est-ce pas ainsi, que lorsqu’on aime beaucoup, parfois cela fait aussi beaucoup pleurer ? Les toutes dernières semaines, elle parlait toujours de son amour pour nous et de notre amour pour elle. Elle répétait cela, c’était devenue la seule chose essentielle.

Les angoisses qui l’envahissaient ne lui laissaient pas beaucoup de repos. Seule la prière du chapelet semblait lui donner un peu de paix. Elle craignait les fantômes et les esprits, aussi nous avions mis une photo de la Madone au dessus d’elle. Lors d’une de mes dernières visites, elle me dit : « Hier, la Sainte Vierge était là ». Je lui demande ce qu’Elle lui a dit. Elle répondit : « Rien, Elle n’a rien dit, nous sommes restées toutes les deux ici, tranquilles. »

Marianne — Thaïlande

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Être plongé dans l’immuable

14 lundi Sep 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Consacrés Points-Coeur, Fiorettis des Points-Cœur

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« Au reste, ce qui est important, ce ne sont pas habituellement les événements remarquables et même en général, ce ne sont pas les événements, mais justement certains instants, certaines impressions. […] Je suis persuadé que, dans les profondeurs, ce sont ces “ découvertes ” (ces “ épiphanies ”), ces touches, ces révélations de l’Autre, qui ensuite déterminent de l’intérieur notre “ perception du monde“ ». Père Alexandre Schmemann (Journal)

C’est par ces paroles du père Alexandre que je voudrais terminer cette lettre car elles illuminent si bien trois rencontres, trois visages qui m’ont particulièrement marquée ces derniers mois par leur supplément d’être.

Au monastère d’Ouniv, j’ai eu la joie de rencontrer un jeune garçon de neuf ans qui était là avec son grand-père. C’était un régal de contempler cet enfant : la nature même de celui qui ne se regarde pas, qui est tendu intérieurement (naturellement) vers le Mystère — avec quel cœur son chant a jailli au-dessus de toutes les voix pendant la Divine Liturgie, au chant des Chérubins ! Et vers la réalité — donner du pain aux poissons de l’étang, parler à voix basse au réfectoire par délicatesse d’âme et non « parce qu’il faut », faire du vélo avec passion !

Enfin une dernière rencontre qui m’a beaucoup touchée dimanche, à la maison de retraite : Pan Petro, un tout petit vieux de plus de quatre-vingt ans, extrêmement touchant, aveugle, manchot depuis que, pendant la guerre, une grenade lui a éclaté au visage (il avait douze ans). Il était à demi allongé sur son lit, posé comme une petite branche, à prier son chapelet : ses doigts se perdaient dans les grains, et ses lèvres murmuraient sa prière qui ne faisait plus qu’une avec tout son être. Je lui ai demandé de prier avec lui et alors, c’était comme si je récitais le chapelet pour la première fois : sa voix s’est faite claire, lumineuse, elle m’a prise dans sa douce ferveur pour la Vierge. Pan Petro partage sa chambre avec un jeune handicapé, Pavlo qui tressaillait physiquement de joie à chaque invocation de Marie.

C’est bouleversant d’être conduit dans de tels lieux. Comme Dieu est bon de nous faire toucher, goûter à la présence de telles personnes, de nous donner cette possibilité de nous immerger dans l’immuable.

Aude — Ukraine

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« A ce moment, en ce lieu, c’est de toi dont j’avais besoin »

08 mardi Sep 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur

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Eduardo a commencé par me demander la permission d’entrer alors qu’il avait bu. Je l’ai invité à entrer. Après une courte et très banale conversation, il s’est mit à pleurer. Sa femme venait de le mettre dehors. Il m’a alors tout raconté. Le pourquoi, son histoire, sa peur de voir partir sa fille dans un foyer puisque sa femme n’est pas capable de s’en charger, son propre passage pendant treize ans dans un foyer avec son frère. Puis des larmes. Puis sa rage. Rage, puisque lui travaille chaque jour pour leur ménage et elle ne fait rien, puisque lui voudrait donner une bonne éduction à sa fille et la mère au contraire donne un très mauvais exemple… Pendant un long moment, peut-être une demi-heure, je ne pourrais le dire, je suis resté à écouter notre ami me dire tout ce qu’il avait sur le cœur. Finalement, très maladroitement, j’ai voulu tenter de répondre quelque chose. Aussitôt, lui m’a dit : « Non Luis, ne t’embête pas à me dire quoique ce soit. Ce n’est pas la peine. J’avais juste besoin de parler à quelqu’un, de me libérer. »

Un instant plus tard, Erika est passée dans la pièce en coup de vent et elle l’a salué avec beaucoup d’enthousiasme. Edouardo s’est ensuite tourné vers moi pour me dire : « Vous êtes vraiment incroyables. Vous êtes si innocents, si plein de joie, sans même vous en rendre compte. Avec vous, c’est toujours comme ça, vous arrivez et nous saluez si chaleureusement… » Petit à petit son visage a changé. Il s’est détendu. Est revenu son caractère rieur et si friand de bonnes conversations. Nous avons bavardé simplement, puis en marquant un silence, il m’a confié : « C’est de toi dont j’avais besoin. A ce moment, en ce lieu, c’est de toi dont j’avais besoin. J’avais besoin de me confier, de converser, et tu es la bonne personne au bon endroit. Maintenant je vais mieux, ici je suis bien. (En regardant la porte donnant sur la rue), je sais pourtant que je vais devoir repasser cette porte, et dehors je sais ce qui m’attend. Je n’ai personne, pas d’ami, pas de maison. Ne t’inquiète pas, je sais que vous ne pouvez pas m’accueillir ici, et je ne te le demande pas. Simplement je sais qu’il va falloir que j’y retourne…» Puis nous avons repris une conversation banale. Un peu plus tard est rentrée Erika. Nous l’avons invité à dîner. Il avait totalement retrouvé son sourire, et son humour habituel, nous avons parlé du bon vieux temps. Il allait mieux.

Et Luis est revenu, le voyant Edouardo nous a laissé pour que nous puissions nous occuper de lui. Il s’en est allé avec le sourire.

Louis — Chili

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Brésil : à la recherche de la perle rare…

31 lundi Août 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Consacrés Points-Coeur, Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages

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Lors de ma visite au Point-Cœur Sagrada Familia, situé dans la ville de Simoes Filho, j’ai pu passer deux jours avec les trois Amies des enfants qui y habitent. Une après-midi, je suis sortie visiter avec Mayra (Équatorienne vivant aux USA) et elle m’a dit : « J’aimerai te présenter une nouvelle amie. » Elle m’amène au fin fond du quartier, dans une maison misérable où elle est reçue avec beaucoup de joie par une femme incroyable. Cette femme vit avec sa fille handicapée, d’une quarantaine d’années, (peut-être autiste ?) et avec d’autres personnes mais je n’ai pas trop osé demander qui c’était. Je regarde le visage de cette maman, bien usé, elle paraît sortie de l’une des photos du photographe brésilien Sebastiao Salgados. Elle nous raconte qu’elle voulait aller chercher du travail à Sao Paulo (le rêve de la plupart de gens du Nordeste brésilien) et qu’elle a commencé à marcher des jours et des jours. Finalement, elle s’est arrêtée à Salvador de Bahia et puis elle s’est mise à travailler et elle a ramené sa famille et surtout sa fille qui a tant besoin d’elle. Il n’y aucune plainte dans ce qu’elle raconte. Le plus naturellement du monde, elle nous explique qu’elle accueille une vieille dame du quartier, restée seule pour vivre avec elle dans sa maison !

Mais je n’étais pas seulement bouleversée par elle et par son témoignage, mais aussi par notre Amie des enfants. Cette jeune fille, Mayra a eu la belle capacité de repérer cette perle dans ce quartier souvent violent et vulgaire, de percevoir la valeur d’une visite, d’y rester fidèle. Elle me désigne cette femme comme son amie !

Sr Laetitia — Brésil

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Des Saints devant nos yeux

24 lundi Août 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages, Volontaires

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Notre premier couple se compose de Juan et Valentina. Juan est gravement handicapé depuis maintenant vingt ans, des suites d’une soirée un peu trop arrosée au cours de laquelle il est tombé d’un échafaudage. Depuis ce jour, il se retrouve tel un véritable légume en fauteuil roulant, les membres complètement atrophiés. Ayant perdu toute indépendance, il ne peut strictement rien faire tout seul… Même son système respiratoire est artificiel. Il faut avouer que ça relève du miracle qu’il s’en soit sorti vivant (bien que dans un sal état). De plus, Juan n’est pas sorti de sa maison depuis le jour de son accident. Il refuse catégoriquement de mettre un pied dehors car il a trop honte que les gens voient son corps aussi abîmé. La première fois que je suis allée chez eux, j’ai été particulièrement frappée par la façon dont sa femme s’occupe de lui. Cette dernière est remarquable, elle est chaque jour à son chevet, à lui donner à manger, le faire boire, le mettre dans son lit, l’aider à se laver, à faire ses besoins, lui appuyer sur son abdomen artificiel toutes les trente secondes pour qu’il puisse tousser (car ses poumons s’encombrent très rapidement). Je le répète Juan ne peut véritablement rien faire tout seul !

Je trouve l’attitude de Valentina admirable : chaque jour toute son énergie et son temps passent dans les soins et l’attention qu’elle doit prodiguer à son mari. Et il faut avouer qu’elle est sincèrement aux petits soins avec lui ! La moindre chose qu’il réclame, elle s’empresse de lui donner. Et ce depuis vingt ans ! Elle non plus ne met quasiment jamais le pied dehors car elle se doit d’être tout le temps présente au cas où Juan a besoin de quelque chose. Cette femme est pour moi une véritable leçon de patience, d’humilité et de dévouement. Et chaque petite chose qu’elle fait pour lui aussi petite et humble soit-elle, elle le fait avec tellement d’amour… et sans jamais se plaindre qui plus est ! Chaque petit geste d’affection qu’elle lui donne (comme lui tenir sa main toute déformée et la caresser pour alléger ses souffrances physiques) me fascine ! Mais en plus de tout ça, elle paraît tellement en paix et tellement sereine ! Je suis vraiment impressionnée. Quand j’essaie de me mettre à sa place, je me dis que je ne sais pas comment je ferais pour avoir une telle patience !

 

Notre deuxième couple se compose de Don Sergio et Señora Olga. Cette dernière est alitée depuis plusieurs mois suite à une chute qui lui valut un grave problème aux hanches et ne peut donc rester qu’en position allongée. Elle est également atteinte d’un Alzheimer assez avancé l’empêchant de s’exprimer de façon normale ; rien de ce qu’elle essaie de dire n’est intelligible. Ce qui se traduit par des chouinements, gémissements constants pour réclamer de l’eau, à manger… Son mari, petit homme boiteux que je qualifierais de pétillant, plein d’énergie et d’humour s’occupe d’elle à l’image de Valentina avec Juan. Il ne sort quasiment pas de chez lui non plus, n’a quasiment aucune visite et passe ses journées entières au chevet de sa femme pour répondre au moindre de ses besoins (sachant qu’elle chouine pour avoir à boire toutes les trente secondes). Tout comme pour Valentina et Juan, j’ai été très marquée par cette rencontre, par cet homme si joyeux, qui paraît aussi tellement en paix avec son quotidien ! Quel courage ! Quelle résilience ! En un mot : quel mérite !

Vous allez me dire qu’ils n’ont pas vraiment d’autre choix que de le faire, qu’ils se sont engagés en se mariant à « porter secours à leur conjoint ». Je vous répondrais que oui ils n’ont pas vraiment le choix, néanmoins ils ont le choix le faire en se plaignant ou de le faire avec beaucoup d’amour. Et c’est cela qui fait toute la différence ! Ces personnes sont de véritables maîtres pour moi, c’est pourquoi je tenais à vous en parler. Je réalise que finalement « aimer son prochain », c’est peut-être simplement savoir aimer du mieux que l’on peut la personne qui se trouve à nos côtés, dans la même maison, à l’image de Valentina et Don Sergio. Je crois que notre prochain commence par notre famille, nos collègues de travail… En un mot, les personnes qui sont présentes chaque jour dans notre vie !

Je voudrais citer également la phrase d’un livre que j’ai lu récemment et qui a une grande résonnance en moi : « Le bonheur, c’est n’est pas de désirer ce que l’on aime mais d’aimer ce que l’on a ». Je trouve que c’est très juste. Finalement, c’est cela qui nous permet d’être en paix : d’aimer notre vie telle qu’elle est, au lieu de toujours chercher à fuir, chercher un ailleurs, chercher à obtenir toujours plus ! Je dois dire que l’attitude de Valentina et de Don Sergio illustre vraiment parfaitement cette phrase pour moi ; elle la rend même très concrète ! Néanmoins comment font-ils pour acquérir une telle attitude d’abandon face à la monotonie de leur quotidien ? C’est réellement la question que je me suis posée en rendant visite à chacun de ces deux couples pour la première fois. En effet, on sent bien chez ces deux personnes que ce n’est pas un sentiment de résignation qui les habite. Au contraire, elles paraissent réellement sereines et en paix avec leur vie telle qu’elle est (et c’est vraiment ça qui m’a marquée justement !) Mais quel est leur secret ?

Hier, nous avons croisé Valentina, qui nous a annoncé que son mari a attrapé un virus aux poumons, que c’est incurable et dégénératif. Nous sommes restés quelques temps à discuter avec elle et elle nous a confié : « Sans la foi, je ne tiendrais pas ! Avant l’accident de Juan, j’étais très éloignée de la religion, aujourd’hui je sais que c’est grâce à Dieu que je tiens le coup chaque jour depuis vingt ans, car c’est lui qui me donne la paix et l’amour. Moi, j’ai toujours été quelqu’un de très tranquille, mais être tranquille et être en paix ce n’est pas pareil ; la paix intérieure, seul Dieu peut nous la donner, on ne peut l’obtenir que par la prière. »

Albane — Chili

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Veiller avec et pour Delip

21 vendredi Août 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Consacrés Points-Coeur, Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages

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A 18h, direction la chapelle avec Delip pour notre heure d’adoration. A 19h la chapelle se remplit pour la messe animée par les beaux chants d’Aymeric. A 20h, retour au dinning pour le dîner. Un peu écourté pour regarder un film tous ensemble : aujourd’hui un film qui raconte la vie de Ste Maria Goretti que j’ai choisi car c’était sa fête en début de semaine. Tous sont touchés par le visage de cette petite sainte pleine de vie et au cœur très pur qui doit subir la violence environnante jusqu’à en mourir. Ses derniers mots furent pour pardonner à son meurtrier. Elle avait douze ans.

La soirée s’achève. On emmène Delip dans sa chambre. A peine est-il dans sa position préférée, tourné sur le côté droit, le bras un peu surélevé par un tissu fixé aux barreaux du lit, qu’il ferme les yeux et commence à s’endormir. Le matelas rempli d’air est confortable, il est sous le ventilateur… il devrait bien dormir au moins pour quelques heures : il appellera pour changer de position, sans doute vers minuit ou 1h. Avant qu’il s’endorme complètement nous disons une courte prière. Il aime se remémorer quelques visages et les confier à Dieu avant de dormir. Puis je le bénis. Cette nuit je m’occupe de lui donc je dors dans la chambre voisine avec la porte ouverte… c’est parfois dur de se lever au milieu de la nuit. Pas facile de ne pas s’en prendre à ce pauvre Delip qui n’y peut pas grand-chose de ne pas arriver à trouver la bonne position pour trouver le sommeil et qui n’a pas d’autre solution que d’appeler avec des cris qui se transforment vite en sanglots sonores.

Parfois, après m’être levé pour le changer de position, je m’assieds un instant sous la véranda et regarde la nuit qui enveloppe notre jardin. Tout est paisible. Une brise légère caresse les grands eucalyptus de la forêt derrière le dinning. Tout est silence. On entend juste le ronronnement des ventilateurs. Dans ce silence de la nuit, tout dort mais on perçoit une irrésistible présence. Dieu veille. Il veille sur chacun de ceux qu’il a réunis ici. Il veille sur nos journées qu’Il désire habiter de sa Sainte Présence.

P. Peter — Inde

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L’hospitalité du coeur

07 mardi Juil 2015

Posted by pointcoeuraufildesjours in Fiorettis des Points-Cœur, Témoignages, Volontaires

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Je rends grâce pour toutes les rencontres que j’ai faites à l’hôpital. J’aimerais vous confier Francesca, une femme de l’hôpital que je voyais tous les mercredis ces deux derniers mois. Elle a le SIDA et est venue à l’hôpital car elle a été mise à la porte d’un centre pour personnes en difficulté où elle habitait. Elle doit régulièrement faire des traitements. Elle a donc choisi de le faire à cette période, n’ayant plus de logement. Un jour, j’entre dans la chambre qu’elle partage avec Anna, une femme ayant le SIDA en train de mourir d’un cancer. Francesca, ayant peur qu’elle s’endorme et qu’elle ne se réveille plus, interrompt fréquemment notre conversation en interpellant Anna afin de l’empêcher de s’endormir. Puis, elle lui propose de manger un yaourt. Je vois alors Francesca, toute maigre, tenant mal sur ses jambes, ayant un bras paralysé, s’approcher d’Anna et lui donner, bouchée après bouchée du yaourt, avec patience et tellement d’amour. Je vois la malade servir la malade, le pauvre servir le pauvre, Francesca servant Anna qui a faim, servant le Christ qui a soif. Je suis interpellée par cette scène, par la douce présence de Francesca qui m’ouvre à une autre présence plus mystérieuse, à un amour plus grand.

Ainsi, je souhaite conclure cette lettre en citant Catherine de Hueck, qui résume très bien ce qu’il m’a été donné de vivre, ce que j’ai peut-être pu donner à quelques amis de Procida et ce que j’espère, nous chercherons toujours plus à vivre : l’hospitalité du cœur.

« L’hospitalité du cœur cela signifie qu’on accueille les autres, tous, comme ils sont et qu’on les laisse s’installer comme chez eux dans notre cœur. Se trouver chez soi dans le cœur d’un autre, cela signifie toucher l’amour du doigt, l’amour d’un frère ou d’une sœur dans le Christ. Et toucher l’amour d’un autre signifie prendre conscience que Dieu nous aime. Car c’est par l’autre, notre prochain, notre frère que nous pouvons commencer à comprendre l’amour de Dieu. »

Charlotte — Italie

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