
Dimanche dernier, le Point-Coeur Hermann Cohen célébrait la solennité de la Pentecôte de la plus belle manière. Ines « Teresa Benedicta » (noms de baptême), après 8 mois passés chez nous, recevait les sacrements de l’initiation.
Issue d’un milieu athé, Ines a depuis son arrivée à Vienne fait un chemin de foi digne des plus belles pages de Don Guissani,ce que la cérémonie a magnifiquement manifesté. La cérémonie s’est ouverte par le choral « Jesu meine Freude » de JS Bach, chanté par Corosiamo, le choeur dont nous faisons tous deux partie. Lorsqu’elle a pour la première fois chanté cette oeuvre il y a 4 ans, s’est réveillé en elle une soif que rien n’a plus jamais pu étanché. C’est probablement la raison pour laquelle elle prit tellement au sérieux l’amitié avec sa marraine de baptême Benedetta (amie du Point-Coeur), mais aussi avec Marylouise (ancienne Ade-US à Vienne), que tout à l’époque éloignait. Ines s’est ainsi peu à peu approchée de nous. Etant très amie avec Laura (étudiante estonienne ayant vécu 18 mois au PC), elle assistait régulièrement à des soirées films, servait à des dîners culturels, profitant de chaque occasion pour poser ses questions, mais aussi de nous manifester sa méfiance envers « l’institution, les dogmes » et l’importance de rester libre.
Au cours de l’été passé au Portugal, une rencontre a fini de la décider à pousser la porte de l’église où son curé lui a conseillé de trouver une communauté avec laquelle elle pourrait aller jusqu’au bout de sa quête. Le visage de Marylouise lui est alors tout de suite apparu, et quelques semaines plus tard, Ines posait ses valises chez nous. Après de longs mois d’échange intense, de prière non moins intense (Ines a une fascination pour le chant des psaumes qu’elle ne manquerait pour rien au monde), elle « rendu » le Credo, en portugais, lors d’une cérémonie intime dans la chapelle du Points-Coeur. Au moment d’écouter le récit de la Pentecôte, nous pûmes constater qu’Il était à l’oeuvre dans notre assemblée. Latin, allemand, anglais, afrikaans, portugais, slavon furent les langues tour à tour employées durant la célébration. Mais la langue qui avait permis à chacun d’entendre la Bonne Nouvelle du Ressuscité était bien celle de l’amour, à travers l’amitié, la beauté et la liberté, ce que j’ai pu développer dans l’homélie. « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi mon Dieu » chanta corosiamo à l’offertoire, faisant monter vers le ciel l’offrande d’une âme qui se rend à son époux. L’épouse portait une magnifique robe blanche conçue et cousue par Monika (ancienne Ade-Autriche vivant au PC depuis 2 ans) la stylise de la communauté et marraine de confirmation d’Ines. Le sanctus, tiré d’une messe composée par notre chef de choeur, fit à son tour monter vers le ciel un concert de voix (16 voix), celles de se famille et ses amis venus de l’Europe entière et des « frontières existentielles » de l’Eglise, unis dans cette liturgie si intense au-delà des convictions ou confessions de chacun. Lors de la communion, c’est le nouveau programme de vie de notre Ines qui fut chanté par la voix angélique de Laura (étudiante estonienne ayant vécu au PC) toujours accompagnée de corosiamo: les Beatitudes en slavon. Enfin c’est vers notre mère que nous nous sommes tournés dans un puissant Salve Regina de composition contemporaine, où le contre-chant scande successivement « ad te clamamus » et « mama »: vers toi nous crions maman!
Tous réunis pour un festin sur la place de l’église, par un soleil magnifique, l’une des assemblées les plus composite que j’ai jamais vu, a prolongé ce moment de grâce jusque tard dans la soirée, chantant d’un seul coeur les merveilles de Dieu et goûtant particulièrement à l’un des fruits de l’Esprit dont l’étreinte se fit pour chacun si douce et tangible: la joie!
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